8 Septembre 2010
En France si la fécondité reste l'une des plus élevées d'Europe, les maternités tardives représentent 2,4 % du total des
naissances, soit un peu plus de 27 000 nouveau-nés par an. La comédie Un bébé pour mes 40 ans, dirigée par Pierre Joassin, traite de ce nouveau phénomène. Natacha Amal, l'interprète de Béatrice, le personnage principal, nous dévoile les origines de ce projet et ses impressions à l'issue du tournage.
Diffusion le lundi 13 septembre à 20h45 sur TF1.
Qui est à l'origine de ce projet ?
L'idée a germé au cours de discussions avec Vincent Martin, un ami auteur. Le sujet de la maternité
tardive a rarement été traité en France mais a fait l'objet de films aux Etats-Unis, notamment dans Le Plan B avec Jennifer Lopez, sorti le 19 mai dernier. Je souhaitais apporter une
identité française à ce sujet en plein accroissement.
Qu'est-ce que l'identité française ?
Nous vivons dans un pays latin subissant, historiquement, une forte influence patriarcale. Cette
tendance s'étiole avec le temps mais l'évolution des mœurs et des tabous est relativement lente ! J'ai le sentiment que dans notre pays comme dans de nombreux autres, la pression sociale
incite les femmes à penser que leur épanouissement passe essentiellement par la maternité et que leur vie sera régie par ce nouveau rôle. Mais depuis quelques années, les mentalités évoluent. De
nombreuses femmes voient l'arrivée d'un enfant comme un frein à leur épanouissement personnel et professionnel. Avant de devenir mère, elles souhaitent profiter de la vie autrement et prétendre à
une carrière intéressante. Face à ce constat, nous avons décidé de traiter ce phénomène avec détachement, sous l'angle de la comédie.
Décrivez-nous Béatrice, le personnage que vous interprétez ?
Béatrice est une femme d'une quarantaine d'années, qui a toujours
privilégié sa carrière aux dépens de sa vie privée ! Elle possède des défaillances affectives provenant de son enfance et de la relation spéciale qu'elle entretient avec son père,
surprotecteur mais distant, et qui rêve pour sa fille d'une destinée professionnelle exceptionnelle. Béatrice est égoïste et totalement hermétique aux enfants et à la maternité. Mais
du jour au lendemain, elle ressent un manque dans sa vie et décide de tomber enceinte avant ses 40 ans. Elle se met alors en quête d'un homme qui serait en mesure de lui offrir ce
cadeau.
Etes-vous prête à rééditer ce genre de rôle ?
J'aimerais me réinvestir dans des téléfilms, à l'instar d'Un bébé pour mes 40
ans, avec des sujets sociétaux forts et engagés, voire « Rock&Roll », car les gens ont besoin de se libérer et de dépasser les limites !
Un mot sur les comédiens qui vous accompagnent à l'affiche ?
Jean-Michel (Tinivelli) est, pour moi, l'un des acteurs français les
plus séduisants et je suis surprise qu'il ne reçoive quasiment jamais des rôles de personnages tendres ! Malgré sa «gueule de baroudeur», il est un vrai père dans l'âme et correspond à la
perfection au rôle de Marc.
Guy (Marchand) interprète mon père dans Un bébé pour mes 40 ans. Anecdote amusante : comme pratiquement toutes les comédiennes
françaises, j'ai joué à ses côtés en 1993 dans un épisode de Nestor Burma... dans lequel il m'embrassait !
Enfin, j'étais très inquiète quant à l'interprétation du rôle de Ségolène, la meilleure amie de Béatrice, qui est une mère névrotique de 3 enfants, vivant par procuration au rythme des aventures
amoureuses de Béatrice. Lorsque j'ai su que les personnes chargées du casting avaient jeté leur dévolu sur Clair Jaz, j'ai été soulagée. Par sa personnalité très forte, très drôle, très moderne
et parfois très masculine, comme moi, elle apporte une touche extraordinaire à ce rôle qui aurait pu facilement tomber dans la caricature, sans saveur, de la «maman parfaite».
Votre carrière sur les planches vous aide-t-elle à appréhender ce type de rôle ?
Le théâtre demande une exigence démesurée, il forge
le caractère du comédien et n'offre pas le confort qu'apporte la télévision. Sur les planches, nous n'avons pas le droit à l'erreur. A la télévision, il est possible de grossir les traits, de
saisir à l'image les subtilités et les finesses et de retravailler plusieurs fois chaque scène !
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Propos
recueillis par Boris Manier
Crédit Photo : Sipa