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Audrey Pulvar : "Les Inrocks ne seront pas un organe de propagande"

Audrey-Pulvar.jpgLes Inrockuptibles ne seront ni un organe de propagande ni "une annexe" du gouvernement, a assuré Audrey Pulvar lors du interview à l'AFP, qui vient d'être nommée directrice de l'éditorial de l'hebdomadaire. Elle réagit en réaction aux craintes de confrères sur un risque de conflit d'intérêt.

 

La journaliste, tenue à l'écart de l'audiovisuel public (France 2 et France Inter) en raison de sa relation avec le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a été appelée à la tête des Inrocks par le banquier d'affaires Matthieu Pigasse. Sa mission: apporter à l'hebdomadaire généraliste "plus de professionnalisme" et de "rayonnement", a expliqué Audrey Pulvar.

 

Autres mise en page, maquette, hiérarchie des rubriques, voire une "nouvelle formule", la patte Pulvar sera progressivement perceptible pour les lecteurs à partir de septembre. L'annonce vendredi de sa nomination avait immédiatement suscité de nombreuses critiques de journalistes sur internet, notamment sur "le mélange des genres (...) On ne peut pas me reprocher dans ma carrière d'avoir été la voix de mon maître, d'ailleurs je n'ai pas de maître", s'est-elle justifié.

 

Audrey Pulvar forme un tandem avec Arnaud Aubron, directeur en charge du développement de l'hebdomadaire. Les deux journalistes remplacent David Kessler, qui a quitté la direction des Inrocks pour rejoindre le cabinet du président de la République, François Hollande.

 

Les journalistes des Inrocks, qui ont rencontré leur nouvelle patronne lundi après-midi, lui ont également posé des questions sur d'éventuels conflits d'intérêt, en raison de sa relation.

 

Journaliste "jusqu'à ce que la mort nous sépare"

Mais Audrey Pulvar affirme faire "une distinction très nette entre (sa) vie privée et (sa) vie publique". Une autre règle qu'elle a imposée à Arnaud Montebourg pour faire taire les critiques: "je lui demande de ne me donner aucune info, en off ou en on, qu'il ne donnerait pas à un journaliste". Quant aux journalistes des Inrocks, elle attend d'eux "qu'ils fassent leur métier" et "tous les sujets seront traités".

 

"Il est évident que si le service politique propose une enquête sur Arnaud Montebourg, qu'elle soit positive ou pas, si cette proposition se justifie, elle sera retenue". Pour le magazine culturel Télérama, l'arrivée de Pulvar à la tête des Inrocks "fait mal à la profession". Egalement critique, Marianne résumait ainsi cette nomination: "une représentante du contre-pouvoir, alliée de la façon la plus intime qui soit avec le pouvoir, est désignée pour diriger un organe du contre-pouvoir (...) Le jugement des confrères, ce n'est pas ma préoccupation première. Ma préoccupation primordiale, ce sont les lecteurs, les internautes, a répondu Audrey Pulvar lundi.

 

La situation est très simple, selon elle: "si je faisais des Inrocks un organe de propagande, il y aurait des conséquences sur les ventes. Je ne crois pas que l'intérêt de Pigasse soit de perdre de l'argent". Si elle "comprend" les soupçons de manipulation et de partialité, elle demande toutefois qu'on ne lui fasse pas "de procès d'intention". Car "ce que je trouve archaïque, c'est l'idée de penser que je puisse être manipulée par mon compagnon". "Je suis journaliste. C'est le métier que j'ai choisi, jusqu'à ce que la mort nous sépare", conclut-elle.

 

Diffusé en 2011 à 60.000 exemplaires par semaine, l'hebdomadaire ne gagne pas encore d'argent mais devrait trouver l'équilibre en 2013.

 

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Avec AFP
Crédit Photo :
AFP/Francois Guillot

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