12 Février 2015
A l'occasion de la diffusion ce jeudi soir sur Arte des trois épisodes de la mini-série « Virage Nord », NewsTele est allé à la rencontre de Virginie Sauveur, coscénariste et réalisatrice de cette fiction élue « Meilleure Série » lors du dernier Festival de la Fiction TV à la Rochelle.
Ce polar de 3x52', inspiré des séries nordiques (notamment en qui concerne les ambiances), nous plonge dans les coulisses du milieu du football au sein d'une petite ville du nord de la France.
Le pitch Une petite ville française, passionnée par son club de foot, est bouleversée par l’assassinat d’un supporter dans ses tribunes, en plein match. Alex, une fille du pays, revient pour enquêter au cœur de sa ville, de sa famille, et de leur passion dévorante pour le ballon rond.
NewsTele : En quoi le milieu sportif constitue-t-il un cadre intéressant pour développer une série ? On accorde assez peu de place au sport dans le domaine de la fiction...
Virginie Sauveur : Le sport est très peu développé en fiction parce que je pense que c'est très compliqué de le filmer. Très peu de sports sont cinématographiques. Ce qui marche bien, ce sont surtout les sports de combat. Un contre un ça fonctionne. Après les sports d'équipe au cinéma, j'ai plus du mal à y croire car il faut un point de vue pour raconter une histoire.
« Virage Nord » prend pour décor le monde de football mais c'est aussi une histoire d'amour et un polar. Je me suis focalisé sur les gens qui aiment le football, notamment en filmant des supporters dans une ville ouvrière qui se bat pour son club.
Vous accordez une place importance aux ambiances et aux décors... notamment avec cet étrange commissariat en bord de mer sur pilotis...
Pendant les repérages, lorsque nous avons trouvé ce lieu, tout de suite on s'est dit qu'on allait pouvoir inscrire la série dans une ambiance vraiment particulière et c'est vrai que ce commissariat en bord de mer amène une énergie et une mélancolie peut être différente des autres séries policières.
Le format de 3x52min, très peu exploité en France, a-t-il été une contrainte pour bâtir cette série ?
Oui mais ce type de contrainte permet aussi parfois d'être plus inventif.
Ce qui a été difficile avec ce format de 3x52m, c'est qu'on avait à peine le temps d'installer l'intrigue et les personnages et déjà on arrive au 3ème épisode où il fallait résoudre tout ce qu'on avait installé. Ce fut comme un grand décollage et il fallait réattérrir assez vite.
Mais je pense qu'on a réussi ; on traverse les trois épisodes de façon agréable sans que ce soit chaotique.
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur la fiction française à la télévision ?
Je trouve qu'on pourrait prendre plus de risques, on utilise souvent les mêmes recettes, c'est dommage. Mais je pense qu'on va y arriver petit à petit.
Propos recueillis par Nicolas SVETCHINE